Électromobilité

Actuellement, l’électromobilité connaît un essor inouï, qui s’explique par l’ambition de réduire les émissions de CO₂ ainsi que par les progrès technologiques, en particulier au niveau des batteries. En Suisse également, l’électromobilité offre à la branche de l’électricité des opportunités pour développer de nouveaux modèles d’affaires, tout en posant de grands défis.

Élément central du «tournant au niveau des transports», les voitures de tourisme disposant d’un moteur électrique – qu’elles soient propulsées uniquement par batterie ou qu’il s’agisse de voitures hybrides ne fonctionnant que partiellement à l’électricité – doivent faire fortement baisser les émissions nocives dues à la mobilité. Une voiture qui roule à l’électricité ne produit pas de gaz d’échappement, du moins pas à l’échelle locale. Si, en plus, la voiture électrique est chargée grâce à du courant écologique «propre», son bilan environnemental est nettement meilleur que celui des modèles à combustion.

Récemment, le rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) intitulé «Global Electric Vehicle Outlook 2022» a fourni des informations sur la présence toujours plus importante des véhicules propulsés à l’électricité sur le marché. En 2021, le nombre de voitures électriques nouvellement immatriculées s’est élevé à quelque 10 millions, la Chine se trouvant en tête de ce classement avec 9,5 millions de nouvelles immatriculations. Les ventes de véhicules électriques ont doublé en 2021 par rapport à l’année précédente, pour atteindre un nouveau record de 6,6 millions, dont la moitié revenant à la Chine (3,3 millions). Après le boom de 2020, les ventes en Europe ont une nouvelle fois connu une forte croissance (à hauteur de 65%, pour atteindre 2,3 millions). De même, après deux ans de recul aux États-Unis, une hausse y a de nouveau été enregistrée (630 000).

Près de 10% des voitures vendues dans le monde sont des voitures électriques. Par rapport à 2019, cela correspond à une part de marché multipliée par quatre. Le nombre total de voitures électriques en circulation passe donc à quelque 16,6 millions dans le monde. L’électrification ne se limite pas aux voitures: d’autres types de véhicules sont aussi davantage propulsés à l’électricité. Les bus électriques, en particulier, ont connu un grand essor, notamment grâce à la hausse considérable de leur nombre en Chine. On compte désormais 670 000 bus électriques en circulation dans le monde.

Le boom de l’électromobilité s’accompagne, en parallèle, d’un développement de l’infrastructure de chargement. Le nombre de bornes de recharge privées, au domicile ou sur le lieu de travail, prennent en particulier l’ascenseur. Mais les bornes de recharge publiques connaissent elles aussi une hausse: le nombre de bornes de recharge publiquement accessibles dans le monde en 2021 s’élevait à près de 1,8 million.

Kraftstoff aus der Steckdose: Im Jahr 2021 waren in der Schweiz 70'200 Elektroautos für den Strassenverkehr zugelassen, was 1.5% aller Personenwagen ausmachte.

La Chine reste en tête des deux-roues et trois-roues, ainsi que des bus de ville

La majeure partie des deux-roues et trois-roues circule en Chine, où de nombreuses villes ont interdit les deux-roues avec moteur à combustion. C’est aussi dans ce pays que circulent la plupart des bus électriques. Ceux-ci contribuent largement à l’amélioration de la qualité de l’air dans les villes. C’est pourquoi ils se répandent aussi toujours plus dans d’autres régions du monde, par exemple à Santiago (Chili), laquelle possède actuellement la plus grande flotte urbaine de bus électriques en dehors de la Chine.

Si on laisse de côté les deux-roues et les trois-roues, la flotte mondiale de bus électriques est aujourd’hui le deuxième plus gros marché pour les véhicules électriques. D’après le scénario «Politiques annoncées», le nombre de bus électriques, qui était de 670 000 en 2021, passera à 1,7 million en 2025 et à 3 millions en 2030. La plus grande partie de l’électrification se fait au niveau des bus de ville, ce qui s’explique surtout par les efforts engagés pour réduire la pollution de l’air dans les villes. Les cars interurbains affichent un taux d’électrification moindre, car ils parcourent de plus longues distances et ont des temps de recharge plus longs.

Les prix des batteries en hausse en 2022

La hausse vertigineuse des ventes de véhicules électriques pendant la pandémie a mis à rude épreuve la capacité de résistance des chaînes de fournisseurs de batterie, et la situation en Ukraine et en Russie a encore accentué les défis. Les prix des matières premières telles que le lithium ont explosé. En mai 2022, les prix du lithium étaient plus de sept fois supérieurs à celui du début de l’année 2021.

En 2021, les prix moyens des batteries ont baissé de 6%, pour atteindre 132 USD par kilowattheure, un recul plus lent que celui de l’année précédente (13%). Plusieurs facteurs expliquent que, l’année dernière, le prix moyen des batteries ait été découplé des hausses des prix des matières premières. La principale raison est toutefois que les répercussions des prix en hausse pour les matières premières ne se sont pas encore fait sentir: dans les contrats des fabricants automobiles, les coûts des matériaux ne sont couplés aux prix des matières premières pour les gros pas impactée.

Les défis posés par les voitures électriques

Lorsqu’une maison individuelle possède, sur son toit, une installation photovoltaïque, environ un tiers du courant produit est utilisé pour recharger le véhicule électrique. Supposons qu’à l’avenir, la moitié de tous les automobilistes ait recours aux voitures électriques: toute la Suisse se retrouverait alors face à un réel défi. Le besoin en électricité va augmenter, surtout à cause du nombre toujours croissant d’applications – par exemple pour la chaleur des bâtiments – qui passent de sources d’énergie fossiles à des sources électriques.

Autre défi: l’écart temporel entre la production de courant solaire et le processus de recharge des voitures électriques. On peut partir du principe que l’énergie solaire s’imposera dans les ménages privés. Alors que l’installation photovoltaïque produit du courant pendant la journée, la voiture est souvent rechargée le soir ou pendant la nuit, puisqu’elle n’est pas utilisée à ce moment-là. Le stockage de l’énergie solaire est donc toujours plus important; de plus, les processus de recharge sont pilotés de sorte à ne pas surcharger le réseau de distribution. Afin de pouvoir satisfaire le besoin croissant en électricité, l’engagement des gestionnaires de réseau et des centrales électriques n’est pas suffisant. La politique devra elle aussi se pencher sur d’autres ordonnances et lois afin d’encourager les énergies renouvelables et de motiver la population à adopter un comportement plus efficace en termes énergétiques.