Une chance à saisir

Le développement des énergies renouvelables dans notre pays doit enfin s’élancer et monter en puissance. C’est le seul moyen d’atteindre les objectifs de la stratégie énergétique et climatique.
22.09.2021

Parallèlement, l’augmentation du nombre d’installations servant la production hivernale est indispensable à la sécurité d’approvisionnement : photovoltaïque alpin, éolien et hydraulique. Ces installations nécessitent à leur tour des lignes de raccordement et d’autres infrastructures de réseau pour la distribution de l’énergie. En outre, il faut des dispositifs de stockage permettant de réserver temporairement la production excédentaire pour une consommation ultérieure.

Toutes ces infrastructures requièrent des surfaces au sol qui s’étendent à la fois sur le territoire constructible et non constructible, car leurs sites ne peuvent pas être choisis librement. C’est pourquoi les projets en question courent un grand risque de se heurter aux principes de l’aménagement du territoire – l’une des raisons pour lesquelles le développement des énergies renouvelables piétine.

Si l’on suivait l’initiative populaire « Contre le bétonnage de notre paysage (Initiative paysage) », les prescriptions devraient être encore renforcées. Tout comme l’AES, la Confédération, consciente que le développement urgent des énergies renouvelables serait alors rendu impossible, considère que l’initiative va trop loin. Désormais, il est important que la révision de la loi sur l’aménagement du territoire, conçue comme contre-projet, soit vue comme une opportunité de lever les blocages existants et de poser la première pierre pour concilier approvisionnement sûr au moyen d’énergies renouvelables et aménagement du territoire.

Celui-ci doit encore davantage coordonner les différents intérêts d’utilisation sur le territoire constructible et non constructible, et ce suffisamment tôt. Puis, les installations servant à l’approvisionnement en énergies renouvelables doivent pouvoir obtenir une autorisation afin d’améliorer la sécurité juridique et de planification. Pour les installations servant l’approvisionnement sûr en énergie et la mise en œuvre de la stratégie énergétique et climatique, des dérogations au principe de la séparation entre le territoire constructible et non constructible doivent s’appliquer (dans le sens de l’implantation qui est imposée par la destination). Il serait aussi judicieux de rendre utilisables pour l’approvisionnement en énergie les constructions existantes hors de la zone à bâtir – y compris le terrain qui les entoure –, car cela serait possible sans utilisation supplémentaire considérable du sol. Grâce à ces approches, le droit de l’aménagement du territoire doit s’axer sans tarder sur l’approvisionnement en énergie renouvelable et décentralisé du futur.

 


Nicole Brauchli

Biographie

Nadine Brauchli, responsable Énergie à l’AES.