Protection de l’environnement et la stratégie énergétique – une contradiction?

Diminuer le CO₂, produire davantage de courant vert tout en préservant le paysage et la biodiversité: la Suisse est face à un projet intergénérationnel gigantesque. Michael Frank, directeur de l’AES, discute avec une spécialiste de la politique énergétique et un chercheur en environnement sur la manière de résoudre les conflits d’intérêts entre stratégie énergétique et protection de l’environnement.
10.11.2021

 L'interview a été menée par écrit.

Qu’est-ce qui doit changer dans notre approvisionnement en énergie pour que nous puissions protéger le climat?

Michael Frank: Si nous voulons atteindre zéro émission nette, nous avons besoin de davantage de sites de production pour les énergies renouvelables et de plus de panneaux photovoltaïques, d’éoliennes, de réseaux de chaleur et de dispositifs de stockage; il faut aussi relever la hauteur des barrages et étendre les réseaux. De plus, nous devons améliorer l’efficacité au niveau de la consommation. Selon les Perspectives énergétiques 2050+ de la Confédération, plusieurs types d’énergies renouvelables doivent multiplier leur production par dix: le solaire, l’éolien, la biomasse et la géothermie. Les besoins supplémentaires de production représentent plus que le volume de la production hydraulique actuelle. Si nous n’atteignons pas cet objectif, la protection du climat demeurera une illusion – tout comme, de ce fait, la protection de la biodiversité. Malheureusement, l’acceptation des énergies renouvelables et des projets de réseau est loin d’être au beau fixe. Des constructions et des transformations prévues sont torpillées, bloquées, reportées. C’est un virage à 180 degrés qu’il faut prendre ici: la devise doit être «mettre en œuvre grâce à l’acceptation». Autrement, les investissements nécessaires ne peuvent pas être effectués.

Ursula Schneider Schüttel
Ursula Schneider Schüttel ist SP-Nationalrätin aus dem Kanton Freiburg und sitzt in der Kommission für Umwelt, Raumplanung und Energie (UREK-N). Sie ist Rechtsanwältin und Präsidentin der Naturschutzorganisation Pro Natura.

Ursula Schneider Schüttel: L’essentiel, c’est la sortie rapide des énergies fossiles. Les besoins augmentés en électricité en raison des véhicules ou des chauffages électrifiés, notamment, nécessitent un développement massif des énergies renouvelables. Il faut alors miser sur toutes les énergies renouvelables, en particulier sur le photovoltaïque sur des surfaces déjà construites. L’utilisation de l’hydraulique s’accompagne d’atteintes à la nature et au paysage – ces atteintes doivent être réduites. Au lieu de construire dans des paysages vierges, il est plus judicieux d’étendre des installations existantes. La protection du climat conditionne aussi la protection de la biodiversité. Il faut empêcher que les cours d’eau naturels soient encore davantage détruits, et par conséquent, il faut concrétiser rapidement les mesures d’assainissement pour les eaux.

Frank Krysiak: À moyen terme, l’approvisionnement en énergie doit passer complètement à des technologies qui ne génèrent pas d’émissions de CO2, directes ou indirectes. Cela sera possible en basant, à l’avenir, la chaleur (ambiante) et la mobilité beaucoup plus fortement qu’aujourd’hui sur l’électricité. Pour pouvoir mettre à disposition les quantités nécessaires de courant électrique, un développement intensif des énergies renouvelables est incontournable. À ce sujet, il est important de ne pas se concentrer trop fortement sur une seule technologie (p. ex. le photovoltaïque), mais de parvenir à un éventail de technologies dont le profil de production correspond, au total, à peu près au profil de la demande. De même, une bonne collaboration internationale pourrait aider à réduire les coûts de la transformation de l’approvisionnement en énergie.

La crise climatique ne peut pas et ne doit pas être résolue aux dépens de la biodiversité. Il ne nous reste qu’à peine 30 ans pour atteindre les objectifs de développement mentionnés. Pourtant, si nous continuions à ce rythme, c’est un siècle entier qui serait nécessaire.
Ursula Schneider Schüttel

Dans quelle mesure cette évolution progresse-t-elle dans les conditions-cadre actuelles?

Michael Frank: Elle traîne… pour rester poli. Il ne nous reste qu’à peine 30 ans pour atteindre les objectifs de développement mentionnés. Pourtant, si nous continuions à ce rythme, c’est un siècle entier qui serait nécessaire. La pesée des intérêts entre protection et utilisation est essentielle. Mais la protection du climat via l’électrification n’est pas possible sans un développement pragmatique et plus rapide des énergies renouvelables indigènes. À elles seules, les importations de courant ne feront pas l’affaire. En 2035, nous risquons d’être dépendants des importations pendant l’hiver à hauteur de 40% de la consommation. Mais nos partenaires européens dans le négoce d’électricité luttent avec la même détermination pour concrétiser la transition énergétique. Autrement dit: à l’avenir, notre sécurité des importations aura tendance à diminuer. Outre le climat, il en va donc aussi de notre sécurité d’approvisionnement en électricité. Pour cela, nous avons besoin du photovoltaïque alpin, de l’énergie éolienne, de l’hydraulique et du réseau, ainsi que de plus d’efficacité.

Ursula Schneider Schüttel: La mise en œuvre de l’initiative parlementaire Girod (solution transitoire jusqu’à la révision complète de la législation sur l’énergie) permet d’éviter les lacunes en matière d’encouragement et de continuer à soutenir les investissements dans les énergies renouvelables dans l’intérêt de la sécurité d’approvisionnement. Cela offre de la sécurité aux investisseurs et devrait permettre de poursuivre le développement. Néanmoins, lors des débats parlementaires, on a refusé d’associer aides à l’investissement et protection des eaux – cela signifie que la prise en compte de la protection de la nature représente encore et toujours un défi. L’approche selon laquelle un encouragement durable des énergies renouvelables doit tenir compte de la protection des écosystèmes n’est pas encore suffisamment évidente.

Frank Krysiak: Le développement progresse dans la plupart des secteurs, mais plutôt lentement. Ni le développement des énergies renouvelables, ni le remplacement des combustibles fossiles dans les secteurs de la chaleur et de la mobilité ne progressent suffisamment vite pour que nous soyons assurés d’atteindre les objectifs de la politique climatique. En particulier depuis le rejet de la loi révisée sur le CO2, en juin 2021, la poursuite du développement des conditions-cadre, en fait très urgente, n’est pas garantie. Cela vaut pour l’extension de la tarification du CO2 de même que pour l’encouragement des énergies renouvelables. De plus, la décision du Conseil fédéral relative à l’accord-cadre institutionnel remet en question l’intégration de la Suisse dans les marchés européens de l’énergie (et en particulier de l’électricité), ce qui pourrait entraîner d’énormes difficultés.

Dans de nombreux cas, la protection de la nature se heurte à l’utilisation énergétique. Devons-nous vivre avec cette contradiction, ou peut-on résoudre le dilemme?

Michael Frank: Dans de nombreux cas, la protection de la nature se heurte à l’utilisation énergétique. Devons-nous vivre avec cette contradiction, ou peut-on résoudre le dilemme?
On peut le résoudre si les intérêts particuliers sont relégués au second plan et que l’on se concentre d’abord sur l’ensemble, à savoir la protection du climat grâce à l’électrification et aux gains d’efficacité. Ce qui est important maintenant, c’est que la révision de la Loi sur l’aménagement du territoire, conçue comme contre-projet, soit utilisée comme une opportunité de lever les blocages existants et de poser la première pierre pour concilier développement des énergies renouvelables indigènes et aménagement du territoire. Celui-ci doit encore davantage coordonner les différents intérêts d’utilisation sur le territoire constructible et non constructible, et ce suffisamment tôt. Puis, les installations servant à l’approvisionnement en énergies renouvelables doivent pouvoir obtenir une autorisation afin d’améliorer la sécurité juridique et de planification. En d’autres termes, les durées des procédures doivent être fortement revues à la baisse. La branche est prête à jouer son rôle central dans la décarbonation. L’électricité est l’énergie de l’avenir.

Ursula Schneider Schüttel: Techniquement, on peut résoudre beaucoup – «vivre avec la contradiction» représenterait donc la variante la moins souhaitable. Nous devons accepter le fait qu’il faille concilier utilisation et protection. La crise climatique ne peut pas et ne doit pas être résolue aux dépens de la biodiversité. En incluant suffisamment tôt les organisations de protection de la nature dans la planification, il est possible de chercher et de trouver des voies envisageables/praticables. Nous devons être prêts à accepter des coûts supplémentaires en raison des mesures de protection pour la faune et la flore concernées – la question se pose alors de savoir qui les paiera. Si les énergies renouvelables sont soutenues par des subventions fédérales, on doit aussi pouvoir demander (et éventuellement, en plus, soutenir) des mesures en faveur de la nature.

Prof. Dr. Frank Krysiak ist Professor an der Universität Basel. Seine Forschungsschwerpunkte sind die langfristigen Wirkungen von Umweltpolitik und die ökonomische Theorie der Nachhaltigkeit.

Frank Krysiak: Il y aura toujours un certain conflit, c’est ainsi. Néanmoins, il est important de ne pas considérer ici uniquement les cas isolés, mais de voir le contexte global. Il n’est pas très judicieux de retarder la transition énergétique à cause de la protection de la nature, cette transition étant centrale pour la protection du climat. Cela ne signifie toutefois pas que la transition énergétique devrait être mise en œuvre au détriment de la protection de la nature. De nombreux conflits pourraient être réglés si l’on renonçait à des utilisations énergétiques ne générant qu’un très faible gain pour la transition énergétique (p. ex. certaines installations de petite hydraulique) et si l’on évitait une utilisation énergétique de surfaces dans des régions particulièrement sensibles.

Une transition énergétique sans collaboration avec les pays voisins est possible, mais beaucoup plus chère que nécessaire, et avec davantage de conséquences pour la protection de la nature et la biodiversité en Suisse.
Frank Krysiak

Pourquoi êtes-vous pour/contre l’Initiative biodiversité et l’Initiative paysage? Citez trois arguments concluants.

Michael Frank: L’AES rejette les initiatives, car elle estime qu’elles vont trop loin. Les installations de production, les dispositifs de stockage et les infrastructures de réseau nécessaires à cet effet s’étendent à la fois sur le territoire constructible et sur le territoire non constructible. Leurs sites ne peuvent pas juste être choisis librement, n’importe où. Les initiatives entraveraient la construction de ces installations, qui sont nécessaires pour la mise en œuvre de la stratégie énergétique et climatique. Les conflits d’intérêts ne feraient que s’accentuer, au lieu d’être résolus: nous ne pouvons pas nous le permettre.

Aujourd’hui, différents types de constructions et d’installations pour l’approvisionnement en énergie ne font pas automatiquement l’objet d’une autorisation. Des dérogations au principe de la séparation entre territoire constructible et non constructible doivent s’appliquer aux installations qui servent l’approvisionnement sûr en énergie et la mise en œuvre de la stratégie énergétique et climatique.

C’est pourquoi l’AES privilégie un contre-projet modéré au niveau de la loi. Celui-ci doit garantir la mise en œuvre de la stratégie énergétique et climatique, un approvisionnement sûr en énergie renouvelable et la mise à disposition d’un réseau efficace, ainsi que la résolution des conflits d’intérêts. La protection du climat n’est possible que via l’électrification – malgré les réflexions sur la protection et l’utilisation, il ne faut jamais oublier cela.

Ursula Schneider Schüttel: Les deux initiatives essaient de concilier la protection et l’utilisation de nos écosystèmes. Pour nous attaquer au changement climatique, nous devons protéger et encourager la biodiversité, car plus des marais, des espaces verts et des forêts disparaissent, plus la quantité de CO2 absorbée diminue. La construction intensive hors des zones à bâtir détruit en outre les ressources naturelles pour les animaux et les plantes, les terres cultivables nécessaires pour la production indigène de nourriture et les zones de loisirs pour les humains. Par rapport aux énergies renouvelables: un développement sans atteintes aux surfaces de biodiversité et aux paysages non construits est possible. Une grande partie peut par exemple être réalisée en plaçant des installations photovoltaïques sur des terrains déjà construits et non protégés.

Frank Krysiak: Même si je soutiens les revendications des deux initiatives, je suis plutôt contre. Premièrement, les initiatives essaient de consigner un état (p. ex. nombre et surface de bâtiments hors de territoires constructibles). Or, le simple fait de s’accrocher à ce qui existe ne peut et ne devrait pas être l’objectif de la politique.

Deuxièmement, les deux initiatives misent sur des commandements/des interdictions et, ainsi, sur des mesures politiques inefficaces. Une politique efficace devrait créer l’espace nécessaire à une pesée des intérêts équitable entre utilisation et coûts (y compris les coûts engendrés par la perte de diversité des espèces ou le bétonnage du paysage), au lieu d’interdire des développements ou des projets (en grande partie) indépendamment de leur utilisation. La recherche montre que, précisément dans le domaine de la protection de la biodiversité, il est possible de parvenir à des gains d’efficacité considérables.

Michael Frank
Michael Frank ist Direktor des Verband Schweizerischer Elektrizitätsunternehmen VSE.

En entendant les déclarations des autres participantes et participants, que retenez-vous de cette discussion?

Michael Frank: Notre entretien montre où nous en sommes dans le débat politique: d’une part, nous sommes tous d’accord sur le fait qu’il faut sortir rapidement des énergies fossiles. La décarbonation passe uniquement par l’électrification au moyen d’énergies renouvelables. En revanche, nos avis divergent sur la question du «comment». L’implantation des installations de production d’énergies renouvelables est généralement imposée par leur destination, et ces installations nécessitent de la place. Bien sûr, on peut réaliser une partie de la production supplémentaire sur des constructions existantes – mais cela ne suffira pas. Notre problème prioritaire, c’est encore et toujours le courant hivernal – qu’on ne peut pas aller chercher exclusivement sur les toitures. Aujourd’hui, il n’est parfois même pas possible d’étendre les installations de production existantes, car tout fait l’objet de blocages. Et ne parlons même pas de nouvelles installations. En Allemagne, lors des négociations de coalition, une durée de procédure pour les projets éoliens de six à sept ans a été considérée comme inacceptable. En Suisse, on peut à peine en rêver: pour la dernière centrale éolienne, il a fallu 18 ans. Pour l’hydraulique, les propositions du Conseil fédéral prévoient 10% de constructions supplémentaires. Mais, si l’on met en œuvre les prescriptions environnementales valables aujourd’hui, on se retrouvera avec un déficit de 5%. Conséquence: si nous continuons ainsi, il sera de plus en plus urgent d’avoir recours aux centrales à gaz pour garantir la sécurité d’approvisionnement.

Ursula Schneider Schüttel: Pour ma part, il est incontestable que, pour sortir du nucléaire et renoncer aux énergies fossiles, nous sommes dépendants des énergies renouvelables. Une mise en œuvre rapide de la stratégie énergétique est nécessaire. Mais parallèlement, il y a aussi une stratégie pour la biodiversité. Le développement des énergies renouvelables, même s’il a lieu au profit du climat, ne doit pas se faire au détriment de la biodiversité: il doit, à l’inverse, être en harmonie avec la réservation de la nature et du paysage. Les conséquences écologiques d’une installation de production d’énergie doivent être clarifiées de manière aussi complète et aussi précoce que possible. Cela évite les procédures de longue haleine. Une accélération des procédures est en discussion dans les milieux politiques. Il faut, en plus, suffisamment de ressources en personnel afin que les procédures puissent être menées rapidement dans les administrations. Les différents intérêts doivent être pesés avec soin. Là où une solution technique n’est pas possible, il faut prendre des mesures de compensation, à mettre en œuvre avec en même temps que l’atteinte à l’environnement. Les deux initiatives ne visent pas à empêcher la construction d’installations pour l’énergie renouvelable. Si elles sont acceptées, elles auront pour conséquence que les installations seront planifiées et réalisées avec prévenance et avec la protection la plus élevée possible des zones précieuses au niveau écologique et du paysage.

Frank Krysiak: Deux aspects de la discussion me semblent particulièrement intéressants. Premièrement, le conflit entre protection du climat/transition énergétique et protection du climat/biodiversité. Ces deux éléments sont souhaitables. Mais si l’on vise les deux en même temps et complètement, le coût de la transition énergétique augmentera, ce qui signifie que moins d’argent sera disponible pour d’autres objectifs sociétaux. Cela n’est pas possible de manière illimitée. La protection du climat et de la nature ne constitue pas les seuls défis que nous devons affronter. C’est pourquoi il faut définir ici des priorités: de mon point de vue, c’est la protection du climat qui doit passer en premier.

Deuxièmement, nous devrions désamorcer le débat sur la «dépendance aux importations». Dans de nombreux secteurs, nous sommes dépendants des importations de manière critique, non seulement pour le pétrole et le gaz, mais aussi, par exemple, pour les denrées alimentaires. Du fait que l’électricité ne peut pas être stockée, elle est bien sûr plus problématique. Mais cela devrait surtout représenter une raison de bien collaborer avec nos voisins. Une transition énergétique sans collaboration avec les pays voisins est possible, mais beaucoup plus chère que nécessaire, et avec davantage de conséquences pour la protection de la nature et la biodiversité en Suisse. Une collaboration intensive, qui est de toute façon nécessaire sur la protection du climat, me semble être la meilleure voie.

Il ne nous reste qu’à peine 30 ans pour atteindre les objectifs de développement mentionnés. Pourtant, si nous continuions à ce rythme, c’est un siècle entier qui serait nécessaire.
Michael Frank

Nous arrivons au vote final: si Aladdin réalisait trois de vos vœux grâce à sa lampe magique, que souhaiteriez-vous?

Michael Frank: Après avoir dit oui à la Stratégie énergétique, la politique et la société doivent poursuivre sur leur lancée et permettre sa mise en œuvre, sans l’entraver par de nouveaux projets de loi. 2) Il ne faut plus ignorer les conflits d’intérêts, mais définir des priorités. 3) Et enfin: concernant le projet intergénérationnel «transformation du système énergétique et neutralité climatique», nous sommes tous dans le même bateau. Je souhaite que nous ramions aussi dans la même direction – autrement, nous n’atteindrons pas l’autre rive, notre objectif.

Ursula Schneider Schüttel: Là, j’adopte tout de suite une vue générale: en premier, je souhaite que notre planète Terre soit en équilibre écologique et social. Deuxièmement, je souhaite que l’économie circulaire parvienne à s’imposer, ce qui permettra aussi de réduire la consommation d’énergie et d’utiliser l’énergie plus efficacement. Troisièmement, je voudrais que les êtres humains sachent se contenter de moins (sobriété) et, ainsi, traitent l’énergie disponible avec soin. C’est, je le sais, un conte de fées – tout comme Aladdin et la lampe magique. Mais si nous ne commençons pas aujourd’hui à résoudre les problèmes existants – approvisionnement en énergie + changement climatique + perte de la biodiversité – ensemble et globalement, nous n’atteindrons pas nos objectifs.

Frank Krysiak: Premièrement, que nous ne parlions pas toujours uniquement des coûts et des risques de la politique climatique, mais que nous commencions à voir les opportunités qui accompagnent la transformation nécessaire de la production et du mode de vie. La protection du climat apporte de nombreuses opportunités précisément pour les pays forts dans l’innovation, dans la mesure où ils avancent rapidement et n’attendent pas que des concurrents aient développé les nouvelles technologies et occupé de nouveaux marchés.

Deuxièmement, que le débat sur la «dépendance envers l’étranger» dans l’approvisionnement en énergie soit rétrogradé à son réel niveau, à savoir de très faible importance. Comparée aux coûts et aux risques du changement climatique, un peu plus de dépendance envers l’étranger dans l’approvisionnement énergétique est pratiquement insignifiant.

Troisièmement, que nous ayons le courage de ne pas uniquement formuler des objectifs, mais aussi de prendre les mesures nécessaires pour les atteindre. Cela vaut pour la tarification des émissions de CO2 (en particulier dans les transports), pour l’encouragement encore nécessaire des énergies renouvelables et pour l’accélération des procédures d’approbation.