La baisse du WACC nuit à la transformation du système énergétique

12.02.2025
Le Conseil fédéral a décidé de réduire la rémunération du capital investi dans le réseau électrique et les installations de production (WACC) à partir de 2026. L’AES critique vivement cette baisse du WACC motivée politiquement. Ce n’est qu’avec un rendement du capital compétitif et garantissant la continuité que les investissements urgemment nécessaires dans l’extension et le renouvellement des réseaux électriques et le développement des énergies renouvelables pourront être réalisés. L’avantage espéré par le Conseil fédéral est disproportionné par rapport aux dommages potentiels encourus par le système énergétique.

La transformation du système énergétique pour assurer l’approvisionnement en électricité à long terme nécessite non seulement un fonctionnement sans faille, mais aussi et surtout d’importants investissements dans l’extension et le renouvellement des réseaux et des installations de production. Une rémunération du capital stable et compétitive est le facteur déterminant pour les investisseurs. La méthode du WACC actuelle régissant le calcul du rendement du capital a fait ses preuves. Introduite en 2014, elle garantit la sécurité juridique et la sécurité des investissements, et elle assure un cash-flow positif pour que ces investissements puissent bel et bien être réalisés.

Au lieu d’un allègement financier, la population et l’économie risquent d’être confrontées à une hausse des coûts

Le changement de la méthode du WACC décidée par le Conseil fédéral entraîne une baisse du rendement du capital. Cette décision va clairement à l’encontre des objectifs de la loi pour l’électricité, nettement approuvée par le peuple suisse en juin dernier. Elle vise à faire baisser, à court terme, les prix de l’électricité pour les consommateurs finaux. Cet effet est trompeur: les investissements viendront à manquer et il faudra également s’attendre à un déplacement des capitaux vers l’étranger ou d’autres secteurs, ce qui se traduirait, au final, par des coûts de financement plus élevés et donc par des infrastructures plus coûteuses. De plus, en cas de baisse des taux d’intérêt du marché, des mesures d’urgence risquent d’être nécessaires pour stabiliser le WACC. C’est ce qui s’est passé chez nos voisins: au cours de la période de taux d’intérêt bas survenue il y a quelques années, l’État a dû intervenir à court terme sur le plan financier.

Les économies au niveau des tarifs du réseau électrique espérées par le Conseil fédéral pour les consommateurs finaux sont maigres face aux dommages susceptibles d’être provoqués par des investissements insuffisants, des pénuries d’approvisionnement et des mesures d’urgence.

Dossier incluant l’argumentaire et l’expertise externe

Noémie Perrier
Porte-parole Suisse romande

Noémie Perrier

Tél. +41 21 310 30 23, noemie.perrier@electricite.ch

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