Norbert Bäckert, quelle est votre motivation à collaborer au sein du Comité de l’AES? Sur quoi allez-vous vous concentrer?
La branche suisse de l’énergie est diverse. Du groupe comptant plus de 10'000 collaborateurs et collaboratrices au petit gestionnaire de réseau de distribution en système de milice, tous apportent une précieuse contribution à la sécurité d’approvisionnement en Suisse. Afin que ces entreprises puissent continuer, à l’avenir, à remplir leur mandat efficacement, nous devons traiter le système avec précaution. En particulier, la régulation doit être maintenue dans un cadre qui soutienne cette efficacité, et non qui la mette en danger.
Vous êtes-vous fixé des objectifs concrets sur ce que vous voulez faire bouger au Comité?
L’un des thèmes prioritaires qui nous occupe actuellement en tant que fournisseur d’énergie est l’influence du «Mantelerlass» sur notre travail et la manière dont nous pouvons remplir notre tâche. Quelques bonnes approches ont déjà été intégrées, mais on observe aussi des évolutions qui, du point de vue d’un gestionnaire de réseau de distribution, sont à considérer d’un œil critique. Sur certains aspects, la branche doit encore essayer de gagner en influence.
La branche et l’AES se trouvent actuellement face à de nombreux défis. Quelles questions doivent, selon vous, trouver des réponses en priorité – et pourquoi?
Il faut empêcher une poursuite de la désolidarisation. Les objectifs de la stratégie énergétique 2050 sont justes et importants. Il faut maintenant faire attention à ce que le financement des mesures nécessaires soit conforme au principe de causalité. Pour ce faire, il faut trouver un modèle qui crée les incitations nécessaires pour continuer à augmenter le développement de la production renouvelable locale, mais qui, d’un autre côté, place aussi la valeur de la sécurité d’approvisionnement sur les participants au marché qui profitent de cela.
Vous êtes responsable Réseaux chez EBL. Quelle importance revêtent pour vous l’extension et le renforcement du réseau électrique suisse? Et où faut-il intervenir en premier lieu?
Les réseaux électriques se trouvent actuellement au cœur d’un grand bouleversement, probablement le plus grand de ces 50 dernières années. Ce bouleversement, porté par la transition énergétique, s’accompagne d’une poussée de la digitalisation encore jamais vue. Il est important que nous ne mettions à aucun moment en jeu notre sécurité d’approvisionnement habituelle. L’économie suisse et notre prospérité dépendent notamment de cet atout. Pour réussir cela, nous avons besoin, en plus des conditions-cadre régulatoires mentionnées, de suffisamment de personnel qualifié bien formé. Actuellement l’un de nos plus grands défis réside dans le fait de former ou de recruter assez de main-d’œuvre. Nous devons créer les conditions permettant de montrer aux jeunes qu’il vaut la peine d’embrasser un métier dans le secteur de l’énergie, et nous devons créer davantage d’offres de formation appropriées dans les entreprises, les écoles et les universités.
Norbert Bäckert
Norbert Bäckert est ingénieur en technologies de l’énergie électrique et de l’automation. Il est également titulaire d’un Master of Advanced Studies ZFH en ingénierie industrielle de la Haute École Technique de Zurich. Il avait suivi sa formation d’électronicien en énergie avec spécialisation en ingénierie des systèmes auprès de la «Kraftübertragungswerke Rheinfelden AG». À partir de 1999, il a travaillé à différentes postes chez Alstom, avant de devenir responsable Asset Management pour la Genossenschaft Elektra Baselland EBL en 2015. Depuis 2016, il est responsable Réseaux et membre de la direction. Il siège au comité de DSV depuis juin 2022.
