Avec environ un tiers de la consommation suisse totale, les transports sont le secteur le plus énergivore. L’écrasante majorité des véhicules fonctionne à l’énergie fossile. Cependant, la part des véhicules électriques augmente. Quelque 15% des voitures de tourisme nouvellement immatriculées sont aujourd’hui des véhicules enfichables. Ainsi, l’objectif de la «Feuille de route mobilité électrique 2022», largement soutenu, est atteint.
L’électromobilité est de mieux en mieux acceptée. Et cela est en fait une obligation, car c’est le seul moyen d’attendre les objectifs climatiques. Mais l’électrification des transports représente un défi. Il faut non seulement davantage de courant renouvelable, mais aussi l’infrastructure de recharge nécessaire dans le domaine privé et (semi-)public. En comparaison européenne, la Suisse est en bonne position, à savoir à la quatrième place; mais les possibilités de recharge vont devoir largement augmenter. Par conséquent, le défi croît également pour les réseaux électriques.
C’est dans ce contexte que l’AES a organisé, avec l’EPF de Zurich, la journée professionnelle sur l’électromobilité en novembre. L’opinion unanime des expertes et experts de la branche de l’électricité, de la science et de l’administration est encourageante: l’électromobilité est d’ores et déjà réalisable à plus grande échelle, la technologie et l’infrastructure sont là. Ce qui est décisif, c’est une gestion de la charge qui fonctionne et qui aide à maintenir la stabilité des réseaux électriques – comme le montrent les prévisions, les études et les expériences faites dans le cadre de projets à Utrecht, Bâle et Zurich.
Voici ce qu’il faut retenir de la journée professionnelle sur l’électromobilité:
Bloc 1 – Recharger dans l’espace urbain
- Les sites pour les bornes de recharge doivent être déterminés en prévision de l'avenir et en garantissant la protection des données - c'est-à-dire placés là où il y a effectivement une demande.
- Il faut un réseau de recharge équilibré dans l’espace privé et (semi-)public. Des bornes de recharge seront par conséquent nécessaires chez les particuliers, dans les parkings et sur les zones bleues, ainsi que dans les parkings publics et aux stations-services électriques avec des puissances de recharge différentes (recharge rapide vs lente).
- Les technologies existent, sont éprouvées et abordables.
Bloc 2 – Recharge en faveur du réseau
- Lorsque le processus de recharge est conçu en faveur du réseau, il est possible de satisfaire les besoins de mobilité sans surcharger le réseau.
- Pour cela, il faut des pilotages de la charge, des incitations tarifaires et des processus d’urgence préparés.
- Des analyses montrent qu’avec des incitations tarifaires correctement mises au point, les clientes et les clients adaptent leur comportement et réalisent des économies. Cependant, les tarifs variables qui ne sont pas conçus uniquement avec un tarif haut et un tarif bas doivent être acceptés par la clientèle.
Bloc 3 – Recours à de nouvelles technologies de charge
- Les technologies de smart charging apportent un soutien lors du politage des processus de recharge - en particulier à la maison, soit là où le potentiel de flexibilité est le plus élevé: on déplace alors le processus de recharge du soir après le travail vers la nuit.
- La journée aussi, dans l’espace public, il est possible de réaliser des processus de charge avantageux, par exemple grâce à l’utilisation simultanée de courant photovoltaïque.
- Il faut des normes intersectorielles afin d’harmoniser entre eux le matériel et les logiciels de charge, et de pouvoir les piloter.