Stratégie énergétique 2050: l’UDC manipule les chiffres

Dans sa convocation à l’assemblée des délégués, l’Union démocratique du centre (UDC) prétend que la Stratégie énergétique 2050 coûtera la «somme démente» de quelque 200 milliards de francs dans les 30 prochaines années. Ce montant est suivi d’un calcul fantaisiste par habitant – et l’AES est même citée comme source. L’AES rejette formellement ces allégations mensongères, qui s’appuient sur l’étude «Scénarios pour l’approvisionnement électrique du futur» (2012), grossièrement simplifié. Il est par exemple omis de dire que la moitié des coûts devrait être imputée au maintien du réseau. Or ces frais sont inexorables, car la préservation et l’entretien de l’infrastructure propre du réseau relèvent des missions urgentes qu’un pays se doit d’accomplir en matière de sécurité d’approvisionnement – Stratégie énergétique 2050 ou non.
25.03.2017

L’AES soutient la Stratégie énergétique 2050. Il s’agit d’un compromis démocratique obtenu à l’issue de trois années de débats parlementaires approfondis. Les demandes importantes de la branche ont été prises en compte – notamment la réforme et la limitation dans le temps de la rétribution à prix coûtant du courant injecté (RPC). La SE2050 établit également un cadre juridique pour le développement futur des énergies renouvelables. Elle permet de rendre notre approvisionnement énergétique plus durable, plus efficace et plus local. 

Approuver la Stratégie énergétique, c’est aussi approuver l’hydraulique suisse, dont l’existence est menacée. Les grandes centrales bénéficient d’un soutien si elles doivent écouler leur production en-deçà du prix de revient sur le marché. Cette subvention est financée par une hausse du supplément sur les coûts de transport du réseau à haute tension. Pour un foyer de quatre personnes, cette mesure ne représente guère plus d’une quarantaine de francs d’augmentation sur sa facture annuelle d’électricité (source: DETEC).

La Stratégie énergétique 2050 (SE2050) est un paquet global équilibré, qui résulte d’un processus démocratique typiquement suisse. Un OUI le 21 mai 2017 empêchera un vide dans la politique énergétique et une relance des discussions de fond. Sur le plan économique également, la SE2050 s’avère judicieuse. La promotion des énergies renouvelables fait l’objet d’une réforme et d’une limitation dans le temps, ce qui permet de parer à toute «subventionnite». De surcroît, la Stratégie crée des incitations à investir dans l’hydraulique, un mode particulièrement écologique. La principale ressource renouvelable représente en effet 60% de la production suisse d’électricité, et cette part ne fera qu’augmenter à l’avenir.