L’AES met de l’ordre dans l’univers des données énergétiques

Mieux les entreprises connaissent leurs clients, plus elles sont en mesure d’ajuster avec précision leurs offres aux besoins de ces derniers. La clé de cette optimisation réside dans la gestion sûre et juridiquement conforme des données. La recommandation de la branche de l’AES intitulée «Politique des données» sert de cadre global à la gestion des données dans le secteur énergétique.
15.07.2019

Big data, smart metering, cybersécurité... Tous ces concepts n’existent que grâce à une matière première invisible: l’univers toujours plus vaste des données numériques. Les entreprises jouant un rôle majeur dans cette nouvelle ère ont conçu leur modèle sur le recueil systématique, le traitement et le stockage de quantités colossales de données. Au moins depuis que les sociétés informatiques ont pénétré des domaines qui leur étaient autrefois étrangers, tels que les transports et l’hôtellerie – ou même l’économie énergétique –, on désigne les données comme la «monnaie du XXIe siècle». En effet, ces informations permettent d’appréhender les besoins des clients avec précision, de mettre au jour des schémas de comportement autrefois invisibles et de planifier des actions auparavant impossibles à programmer. Par ailleurs, elles représentent une base de connaissances partageable, dont la croissance est dynamique.

Toutefois, les données énergétiques ne peuvent être utilisées à des fins commerciales que si leur sécurité et leur protection sont garanties. La Suisse va adapter sa Loi sur la protection des données aux directives plus strictes de l’UE. La Loi sur l’approvisionnement en électricité prescrit en outre que les informations économiques sensibles provenant de l’activité réseau ne peuvent être exploitées dans d’autres secteurs. Une politique des données adéquate est par conséquent confrontée à tous ces défis. Elle constitue un environnement stable pour les données dans la branche énergétique. Dans ce cadre, les données utilisées peuvent ainsi servir de base à des services qui permettront aux fournisseurs d’électricité ainsi qu’aux clients de s’éviter des contrariétés, mais aussi de gagner du temps et de l’argent. Les systèmes de mesure intelligents – ou smart meters – revêtent justement une importance capitale pour la Stratégie énergétique 2050. Il convient donc de décrire avec précision les objectifs et critères de vérification s’appliquant à ces dispositifs. Le législateur fixe par ailleurs des exigences strictes quant à la protection des données qui en sont issues.

Données dans la branche énergétique: se poser les bonnes questions est essentiel
Baptisée «Politique des données», la recommandation de la branche de l’AES portant sur les données dans la branche énergétique vise à répondre à des questions cruciales:

Comment gère-t-on les droits d’utilisation des données? Quelles règles et directives doivent être appliquées en matière de protection et de sécurité des données? Comment un cadre régissant la politique des données peut-il être concrètement introduit et entretenu dans une entreprise?

Les aspects relatifs à l’accès aux données, à leur gestion et à leur sécurité dans le domaine énergétique sont résumés de façon claire dans ce nouveau document.

La politique des données permet aux entreprises d’établir les structures nécessaires à une exploitation durable et à valeur ajoutée des données, afin de garantir leur échange dans le paysage énergétique. Car ces dernières pourraient être la monnaie ou la matière première du XXIe siècle. Cependant, les monnaies ne fonctionnent que si elles sont mises en circuit de façon ordonnée. Quant aux matières premières, elles ne prennent de la valeur que si elles font l’objet d’une transformation habile.