De nouvelles chances dans un contexte de marché difficile

La nouvelle loi sur l’approvisionnement électrique apportera plusieurs changements pour le secteur solaire : des défis, mais aussi des chances. Le Congrès photovoltaïque des 1er et 2 avril 2025 à Berne sera consacré à la mise en œuvre concrète des nouvelles dispositions et aux réactions du marché.
25.01.2025

Il s'agit d'un communiqué de presse de Swissolar, qui ne reflète pas forcément l'opinion de l'AES.

 

En 2024, la production d’électricité solaire suisse a atteint un nouveau maximum, couvrant désormais 11 % de la consommation de courant nationale. David Stickelberger, Swissolar, s’en félicite : « L’énergie solaire a acquis une plus grande importance que nous n’avions prévu il y a quelques années encore. » Ainsi, elle ne cesse de gagner en pertinence pour le système, tant en termes de sécurité d’approvisionnement que de stabilité des réseaux. Il faut donc trouver des solutions capables d’écrêter les pics de production par une distribution flexible des charges. Les conditions-cadres nécessaires seront établies par la loi fédérale pour un approvisionnement électrique sûr reposant sur les énergies renouvelables, adoptée par une grande majorité de votants en juin 2024. Si elle pose certains défis à la branche, elle lui offrira aussi des chances. C’est pourquoi le Congrès photovoltaïque 2025 mettra l’accent sur la mise en œuvre concrète de la nouvelle loi.

Récompenser les efforts au service du réseau

Le nouveau cadre juridique donnera aux exploitants des réseaux de distribution le droit d’ajuster la production solaire en cas d’excès de puissance injectée. Si la perte dépasse les 3 % de la production annuelle, l’exploitant du réseau devra récompenser cette flexibilité. En parallèle, les batteries de stockage deviendront plus intéressantes : les rémunérations pour l’utilisation du réseau seront remboursées pour l’électricité renouvelable stockée en batterie. Les gestionnaires de réseau et fournisseurs de courant renforceront en outre les incitations visant à orienter la production et la consommation au service du réseau, notamment par une baisse des prix de l’électricité en journée et des tarifs d’injection échelonnés. Chaque trimestre, ces derniers seront désormais fixés avec effet rétroactif en se basant sur les prix du marché moyens. Les producteurs bénéficieront ainsi de tarifs plus intéressants pour l’électricité d’hiver ; en été, le prix sera nettement inférieur, voire nul. Pour les installations de 150 kW de puissance au maximum, des tarifs minimaux sont prévus. En s’appuyant sur sa propre stratégie et un guide de l’Association des entreprises électriques suisses AES, Romande Energie montrera au congrès comment les entreprises de distribution d’énergie (EDE) peuvent gérer cette flexibilité. 

Un contexte de marché difficile 

Des rétributions d’injection réduites et un ajustement potentiel en été impacteront le calcul de rentabilité pour les systèmes solaires. Alors que des tarifs électriques élevés et des rétributions intéressantes avaient déclenché un véritable boom ces dernières années – y compris l’établissement d’un nouveau record pour l’ajout en 2024 –, le secteur s’attend à un léger refroidissement du marché à partir de 2025. La création de nouveaux modèles commerciaux avec des contrats d’achat à long terme et les nouvelles conditions-cadres pour les regroupements pour la consommation propre existants seront d’autant plus importantes.

Le contracting offre une bonne solution pour les grandes installations : un prestataire de services planifie, construit et opère l’installation solaire. L’électricité produite est achetée par les propriétaires immobiliers ou les locataires pour leur consommation propre à un tarif fixe, normalement sur une période de 20 ans. Cette solution peut être particulièrement intéressante pour les immeubles commerciaux, comme le montrera Roman Gysel, directeur du fournisseur de contrats solaires Swiss Renewable Solutions, pendant le congrès. « Les futurs propriétaires d’une installation solaire ont tendance à sous-estimer les risques du marché. En tant que contractant, nous assumons ces risques et proposons une < formule sérénité >, tant au niveau de l’investissement que de la technologie et de la météo », résume Roman Gysel. Or, les clients potentiels sont nombreux à croire que seul le contractant profite de cette solution. « Il faut conclure des contrats qui sont équitables pour les deux parties », déclare Gysel. Exemple : en cas de faible consommation propre, l’entreprise commerciale profite peu de l’installation solaire sur son toit. Une rétribution pour l’utilisation de la toiture ou une participation aux recettes de la vente d’électricité pourrait servir de compensation. En parallèle, le contractant devra tenir compte des incertitudes liées à l’évolution du prix de l’électricité et des rétributions de l’injection. Des solutions individuelles s’imposent donc. 

RCP virtuel : un marché important dans le parc immobilier

Les taxes d’utilisation du réseau seront réduites pour les communautés électriques locales (CEL) à partir de 2026. Depuis le début de cette année, la création de regroupements pour la consommation propre virtuels (RCPV) est possible. Exploiter l’énergie solaire devient donc plus intéressant pour le parc immobilier actuel. Les compteurs des entreprises d’approvisionnement en énergie (EAE) pourront être utilisés pour le décompte des RCP. Ils n’auront plus à installer des compteurs privés onéreux qui rendaient beaucoup de RCP trop chers jusqu’ici. Par ailleurs, plusieurs immeubles pourront se regrouper sans disposer d’un compteur de bilan unique commun, à condition d’être raccordés à la même boîte de distribution. L’EAE additionne les chiffres de consommation et d’injection des différents compteurs et procède au décompte du bilan avec l’exploitant du RCP. Plusieurs intervenants présenteront au congrès photovoltaïque les premiers exemples, procédures et outils pour la mise en œuvre d’un RCP virtuel ; ce potentiel est immense. (swissolar)

23e Congrès photovoltaïque national

Le 23e Congrès photovoltaïque national aura lieu les 1er et 2 avril 2025. Organisé par Swissolar en coopération avec l’Association des entreprises électriques suisses (AES) et SuisseEnergie, l’édition 2025 du rendez-vous incontournable pour le secteur photovoltaïque suisse abordera le nouveau cadre légal, l’utilisation de la flexibilité et la gestion du courant injecté, les modèles commerciaux pour les grandes installations, ainsi que les nouvelles possibilités de consommation propre grâce aux RCP et CEL. Le congrès sera étoffé par une présentation de produits d’acteurs importants du secteur, ainsi que par une exposition de posters scientifiques.