En 2017, dans son rapport «Univers énergétiques», l’AES présentait un schéma de réflexion décrivant quatre univers énergétiques extrêmes mais envisageables pour l’avenir. La version qui lui fait suite vient de sortir: le rapport «Univers énergétiques 2018» réexamine et approfondit la Tendance 2035. Pour la première fois, un modèle de marché pour cette tendance est développé et des modèles d’affaires en sont déduits.
Vers un «Smart World»
Dans le premier rapport déjà, la Tendance pour 2035 prenait clairement la direction d’un «Smart World»: un monde énergétique caractérisé par la digitalisation, qui permet un approvisionnement décentralisé et flexible. Cette tendance s’est encore accentuée dans l’analyse du rapport «Univers énergétiques 2018». L’avenir énergétique sera en outre fortement marqué par les aspects suivants:
- Structures de plus en plus décentralisées: Le recours aux énergies renouvelables augmente significativement du fait des progrès technologiques et de coûts moindres. Cela se traduit par une décentralisation croissante des structures de production. Cette évolution est favorisée par une présence renforcée des applications numériques.
- Décarbonation: La volonté de réduire les émissions de CO2 s’est manifestée à travers la signature de l’Accord de Paris sur le climat (COP 21). La décarbonation impose la substitution du courant électrique renouvelable aux énergies fossiles. Les secteurs de l’électricité, du gaz, de la chaleur et de la mobilité, ainsi que les infrastructures correspondantes, se développent de manière plus intégrée (couplage des secteurs). Ce phénomène entraîne une hausse significative de la consommation d’électricité.
- Sécurité d’approvisionnement: Sans contre-mesures, l’incertitude relative aux futures importations de courant et la baisse de la capacité d’auto-approvisionnement amoindrissent notre sécurité d’approvisionnement. L’auto- approvisionnement en électricité devient important. Outre l’hydraulique, le gaz jouera un rôle dans la production d’électricité pendant le semestre d’hiver si, avec la fermeture des centrales nucléaires, une grande partie de la demande nationale en électricité doit être couverte par la production domestique.