Réconcilier politiques environnementale et énergétique

La table ronde «Quelles énergies pour la Suisse?» organisée par la conseillère nationale Isabelle Chevalley le 13 juin à Lausanne et composée à 100% de femmes a thématisé les enjeux et les défis de la mise en œuvre de la Stratégie énergétique 2050.
17.06.2019

Après un état de situation du degré d’atteinte des objectifs fixés par la Stratégie énergétique 2050, les intervenantes ont souligné à plusieurs reprises les conflits d’intérêts entre les politiques publiques environnementales et énergétiques. Les limites de notre système démocratique se ressentent dans la lenteur des procédures. Certains projets sont abandonnés non pas forcément à cause d’un rejet, mais à l’usure ou car les délais sont dépassés. Les investisseurs se découragent et finissent par se retirer. Il faudrait pouvoir instaurer des procédures simplifiées.

Recherche de compromis

Marie-Thérèse Sangra, chargée d’affaires régionale du WWF, a émis des réticences quant au bétonnage des cours d’eau et la disparition de la faune et de la flore environnante. Selon elle, il faut veiller à ce que la mise en œuvre de la Stratégie énergétique 2050 ne se fasse pas sur le dos de la nature et de la biodiversité. Les conseillères nationales Adèle Thorens et Isabelle Chevalley lui ont répondu que lors des discussions aux chambres fédérales sur la Stratégie énergétique, les parlementaires avaient cherché à concilier les enjeux du développement des énergies renouvelables et de la protection de l’environnement. Il n’y a pas de production d’énergie sans impact sur l’environnement.

De gauche à droite: Marie-Thérèse Sangra, chargée d’affaires régionale WWF, Adèle Thorens, Conseillère nationale Les Verts, Jacqueline de Quattro, Conseillère d’État PLR VD en charge de l’énergie, Maude Richon, journaliste à la RTS, Isabelle Chevalley, Conseillère nationale vert’libérale, présidente de Suisse éole, Yasmine Calisesi, directrice de l’Energy center de l’EPFL, Patricia Solioz Mathys, membre de la direction de SIG.
De gauche à droite: Marie-Thérèse Sangra, chargée d’affaires régionale WWF, Adèle Thorens, Conseillère nationale Les Verts, Jacqueline de Quattro, Conseillère d’État PLR VD en charge de l’énergie, Maude Richon, journaliste à la RTS, Isabelle Chevalley, Conseillère nationale vert’libérale, présidente de Suisse éole, Yasmine Calisesi, directrice de l’Energy center de l’EPFL, Patricia Solioz Mathys, membre de la direction de SIG.

La Conseillère d’État Jacqueline de Quattro a rappelé que le canton de Vaud avait accepté la Stratégie énergétique avec 73.5% des voix et s’était doté d’une loi cantonale avant-gardiste qui a permis de mettre en place un programme de certificat énergétique des bâtiments très efficace, le Certificat énergétique cantonal des bâtiments Plus. Des projets prometteurs en matière de batteries sont en cours et créent des places de travail.

Dans le canton de Genève, les SIG ont été pionniers en matière d’électricité propre en proposant en 2000 déjà un électron certifié d’origine renouvelable et en créant ainsi des électrons de valeurs différentes. 25% des Genevois étaient d’accord de payer davantage pour une électricité produite à partir de sources renouvelables. Patricia Solioz Mathys, membre de la direction de SIG, a rappelé que les gestionnaires de réseau sont localement impliqués et détiennent le lien avec le consommateur. Il faut leur donner des moyens de mettre en place des vrais programmes d’accompagnement en matière d’efficacité énergétique.

Yasmine Calisesi, directrice de l’Energy center de l’EPFL, a mis l’accent sur le problème de l’approvisionnement électrique durant l’hiver et l’absence d’un accord sur l’électricité avec l’UE. Bien que provenant de partis différents, les intervenantes se sont rejointes sur les principaux enjeux. Pour Isabelle Chevalley, une diversification des mesures mises en place est la solution pour atteindre les objectifs fixés par la Stratégie énergétique. Les mentalités doivent changer et s’adapter à une diversité territoriale de la production. La diversité énergétique contribuera à la sécurité énergétique.