11e Congrès suisse de l’électricité

En 2017, la Suisse préparera le terrain en matière de politique énergétique. Jusqu’à demain vendredi, plus de 400 représentants de haut rang de la politique, de l’économie et du secteur de l’électricité traitent du présent et de l’avenir du paysage énergétique suisse à l’occasion du 11e Congrès suisse de l’électricité, au Kursaal de Berne. Les orateurs discutent des grands bouleversements dans la branche électrique, des opportunités et des risques de la Suisse digitale, des nouveaux modèles commerciaux pour le tournant énergétique, de la préparation aux situations de crise («black-out») ainsi que du thème central de la durabilité. Le Congrès suisse de l’électricité est organisé par l’Association des entreprises électriques suisses (AES) et par Electrosuisse.
12.01.2017

Le Congrès suisse de l’électricité s’est établi comme rendez-vous de la branche électrique. Chaque début d’année, des intervenants de renom se retrouvent pour présenter les évolutions nationales et mondiales de l’économie énergétique. Le premier jour, le Conseiller fédéral Guy Parmelin a montré comment la Suisse s’armait pour faire face à l’éventualité d’une coupure généralisée de courant. «Le risque d’un black-out est réel. Nous devons inclure cette éventualité dans nos planifications stratégiques», selon Guy Parmelin. «Non seulement les conséquences d’un black-out menaceraient notre sécurité, mais cela aurait aussi de graves répercussions financières.» Le DDPS compte actuellement avec des coûts de 2 à 4 milliards de francs par jour en cas de coupure. L’Exercice du Réseau national de sécurité 2014 aurait cependant montré que des préparatifs conséquents ont déjà été faits dans les services fédéraux, dans les cantons ainsi que dans d’autres services impliqués, afin de surmonter une telle crise. «Il reste essentiel que les prestataires de services – banques, sociétés de télécommunication ou grands distributeurs – intègrent les risques d’un black-out dans leurs stratégies. De plus, la population doit être davantage sensibilisée à ce genre de situation.»


Le 11e Congrès suisse de l’électricité, qui se tient au Kursaal de Berne, a été inauguré par Urs Rengel, Président d’Electrosuisse et CEO d’EKZ, ainsi que par Kurt Rohrbach, Président de l’AES. Dans son exposé, Kurt Rohrbach a souligné les bouleversements drastiques survenant dans l’économie électrique: «Les avancées techniques et la production de masse dans le domaine de l’énergie éolienne et solaire ont fait dramatiquement baisser les coûts de revient pour l’électricité. La construction de nouvelles installations de production a été subventionnée, faisant ainsi augmenter les surcapacités de production – une tendance à la hausse que nous ne tentons pas de juguler, au point que l’énergie n’a plus vraiment de prix.» Mais cette évolution – offre en hausse et prix en baisse – serait aussi à l’oeuvre dans d’autres branches. Pour les fournisseurs d’énergie d’aujourd’hui, le défi consisterait à trouver de nouveaux modèles commerciaux et de nouvelles prestations de services pour commercialiser de manière rentable leurs valeurs fixes, à savoir l’électricité, les installations et les réseaux.


Kurt Rohrbach a ensuite présenté le projet «Univers énergétiques»: «Grâce au projet ‹Univers énergétiques›, l’AES se projette dans l’avenir énergétique de la Suisse, plus précisément en 2035.» Les «Univers énergétiques» de l’AES peuvent livrer à la branche de précieuses informations pour des modèles d’affaires concrets. «Ils sont également susceptibles de servir d’outils aux responsables politiques et aux autorités pour mettre sur pied des modèles de marché et des cadres réglementaires adaptés.»


Enfin, le Président de l’AES a tracé la vision de la branche pour l’avenir de l’énergie: «L’énergie continuera d’être disponible en quantité suffisante et à prix abordable à l’avenir.» La sécurité de l’approvisionnement relèvera toujours de la responsabilité de l’économie énergétique, qui s’engagera activement pour des conditions-cadre adaptées – et pour une infrastructure de réseau bien développée. «À long terme, nous nous efforcerons de mettre en place en Suisse un approvisionnement en énergie et une production d’électricité pauvres en CO2 ainsi que des solutions respectueuses de l’environnement, conformément à l’accord de Paris sur le climat», a déclaré Kurt Rohrbach.
Le premier jour du Congrès a également été marqué par l’exposé d’Ernst Ulrich Michael Freiherr von Weizsäcker, Co-président du Club de Rome, sur le thème de «L’énergie dans le contexte du développement durable», par celui de Lino Guzzella, Président de l’EPF Zurich, sur les opportunités et les risques d’une Suisse digitale, puis par l’exposé de Benoît Revaz, le nouveau Directeur de l’OFEN, sur les défis posés par la conception du marché de l’énergie. Enfin, des conseillers nationaux issus de six partis différents ont débattu de l’avenir de la politique énergétique.


2e journée: 3 start-up, 3 idées, 5 minutes pour chacune
Les «Elevator Pitches» de trois start-up suisses innovantes comptent parmi les points forts de la journée du vendredi, avec pour thèmes les toitures solaires et le financement participatif, les bitcoins pour le grand public et enfin les applications pour les bâtiments. Les exposés sont tenus par Christoph Frei, Secrétaire général & CEO World du Conseil mondial de l’énergie – sur le thème des nouvelles réalités énergétiques, ou comment surmonter le grand tournant –, ainsi que par Carlo Schmid-Sutter, Président de la Commission fédérale de l’électricité (ElCom), qui présentera les problèmes actuels du point de vue de l’autorité de régulation.Comment les e-fuels d’Audi peuvent-ils faire partie du tournant énergétique et en être des moteurs? Tobias Block, développeur chez Audi SA, abordera cette question. Le Congrès se conclura par un plaidoyer pour une politique énergétique conforme à l’économie de marché, tenu par Peter Grünenfelder, Directeur d’Avenir Suisse.Le Congrès suisse de l’électricité s’adresse aux membres des directions des entreprises électriques, de l’industrie et des entreprises de prestations de services, ainsi qu’aux parlementaires et aux membres d’organes exécutifs sur le plan fédéral, cantonal et communal. Il constitue un rendez-vous permettant l’échange animé d’opinions et le réseautage. De plus, il entend fournir de précieux impulsions pour les décisions futures, dans les entreprises comme dans les milieux politiques.